Promouvoir le biosourcé pour développer un autre habitat

Benjamin Leroux apporte toutes ses connaissances des matériaux biosourcés à l’ensemble des acteurs de la construction et rénovation en Nvelle Aquitaine.

Benjamin Leroux, responsable développement ODEYS
Interview réalisé dans le cadre de la 9è Rencontre Régionale Tradical® qui se tenait à Bordeaux le 19 Juin 2019

 

Quel est votre parcours professionnel ?

BL : Je suis ingénieur diplômé de l’Ecole Centrale à Paris. J’ai commencé ma carrière dans le secteur de la construction conventionnelle, comme conducteur de travaux en entreprise générale en France dans des groupes familiaux, puis comme chef d’agence d’un bureau d’études de Maîtrise d’œuvre, OTH (maintenant EGIS ndlr)

 

Pourquoi cet engagement vis-à-vis du biosourcé en général ?

BL : Cela s’est fait au travers de mon expérience personnelle. J’ai acheté un vieux corps de ferme à rénover, et je me suis aperçu que les matériaux conventionnels n’étaient pas adaptés à la rénovation thermique de ce vieux bâtiment .

Je me suis documenté. Les livres « l’Isolation écologique » de Jean Pierre Oliva et « la Construction bioclimatique » qu’il a coécrit avec Samuel Courgey ont été les éléments déclencheurs.

Il y a eu un avant et un après lecture de ces livres.  Je me suis aperçu que malgré mon diplôme et mes 10 ans d’expérience je ne savais pas grand-chose

Suite à cela, j’ai suivi plusieurs formations pour m’engager dans le biosourcé.

 

Quelle leçon de vos lectures ?

BL : Concernant mon projet, que le béton de chanvre était le matériau le plus adapté à ce bâtiment ancien. Cette option retenue, j’ai cherché une entreprise pouvant réaliser ce type d’isolation en Normandie. Ma recherche étant infructueuse j’ai retenu une entreprise bretonne que dirigeaient Christophe Lubert et Gérard Lenain : SI2C qui faisait de l’isolation en béton de chanvre par projection.

 

Au-delà de votre chantier personnel, cette expérience a eu des conséquences positives…

BL : Christophe Lubert  et Gérard Lenain ne sont jamais venu faire de devis : ils m’ont pris sous leur aile pour le lancement de mon activité : Je me suis formé auprès d’eux et ai changé de métier pour fonder en 2009 ma propre structure, BatiEthic , spécialisée dans ce domaine des matériaux biosourcés. En 2010, avec Christophe et Gérard , nous avons mis au point un procédé de projection et une machine à projeter (Process Chanvre et ses deux machines, Désirée puis une version améliorée, la D2).

Pendant 5 ans, j’ai ainsi pu réaliser de nombreux chantiers de construction ou de rénovation requérant la mise en œuvre de béton de chanvre , comme les Habitats groupés Les Loges en Josas, l’immeuble R+5 de la rue Myrha à Paris, l’Arche des petites bêtes pour le parc de Thoiry, mais aussi beaucoup de rénovations et de constructions individuelles.

En 2014, j’ai dû fermer BatiEthic. Mon épouse et moi avons alors décidé de revoir nos priorités de vie et de partir vivre au Pays Basque. Je me suis réorienté vers le conseil. Je voulais que d’autres puissent profiter de mon expérience terrain. J’ai intégré le milieu associatif au sein du Cluster BATEKO puis en œuvrant pour le CREAHd devenu ODÉYS (regroupement du CREAHd et du cluster Eco habitat)

  

Quelles sont les missions que vous assumez au sein de ODEYS ?

BL : Basé à Anglet, je suis référent du cluster pour les dépts 64 et 40. Je suis un des référents techniques pour les matériaux biosourcés et plus spécialement le béton de chanvre .

 

Quels sont les objectifs d’ODEYS ?

BL : Les objectifs de ODEYS sont multiples : animation de réseau, information, échanges, accompagnement de projets, montée en compétences. Notre premier financeur est la région.

 

Qui peut adhérer à ODEYS ?

BL : ODEYS compte actuellement 400 adhérents parmi tous les acteurs de la filière : des architectes comme Dumont Legrand, des bureaux d’études, des fabricants, des structures de recherche comme Nobatek ou TIPEE, des artisans, et plus généralement tous les acteurs de la construction.

Nous sommes 14 permanents répartis sur 5 antennes : Limoges, Poitiers, La Rochelle, Bordeaux et Anglet.

 

Que pensez-vous de l’avenir du biosourcé ?

BL : Je crois et j’espère que c’est l’avenir de la construction, même si la route est encore longue.

Il est important de souligner que la région s’intéresse au sujet du biosourcé et à la filière chanvre en particulier. Elle sera peut-être amenée à la soutenir comme elle soutient le développement de la filière paille.

Avec la future réglementation environnemental 2020, la filière chanvre a une vraie carte à jouer, c’est une opportunité à ne pas rater

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