Weber : Par quel préalable deviez-vous passer avant de procéder à l’isolation des parois ?
MOA Le Boulai : La maison avait fait l’objet d’une grosse rénovation dans les années 80. Avec la mise en place de cloisons en brique de 5 cm. Nous avons tout cassé pour revoir la distribution.
Nous avons également décroûté les murs porteurs, tant côtés extérieurs qu’intérieurs. Les murs étaient plutôt en bon état bien que recouverts de ciment au niveau des soubassements. Et là, on sait ce que cela génère. Ainsi les pierres de tuffeau constituant les soubassements des colombages, présents ponctuellement dans le système constructif, étaient trempées et fragilisées. Les bois avaient également souffert. Il en allait de même pour les encadrements de tuffeau. Mais le fait de laisser l’ensemble à l’air libre a permis à ces éléments de se stabiliser et de recouvrer un taux d’humidité approprié.
Weber : Le béton de chanvre, est-ce facile ?
MOA Le Boulai : L’intérêt est qu’il s’adapte parfaitement à toutes les configurations qu’on va rencontrer sur un bâti ancien. Les matériaux y sont multiples, les géométries et planéités variées et variables. Et ces aspects ne sont jamais source de problèmes. On peut facilement rattraper les niveaux et les verticales. Avec la projection mécanique du matériau on avance sur l’ouvrage, qu’il s’agisse de la dalle, des murs ou de la toiture. Pas de pare-vapeur à poser, pas de futurs points de rosée à anticiper.
Pour les temps de séchage, il faut mettre en place un planning. Cela permet de continuer le chantier sans coup d’arrêt. L’entreprise Pi-Œuvre a projeté le béton de chanvre en novembre qui n’est pas le mois le plus propice pour faciliter le séchage. Donc nous avons veillé à ce que la ventilation naturelle du bâtiment se fasse presque tous les jours, sauf par grande pluie, pour que le séchage soit efficace. Bien qu’on soit en hiver, on aurait pu faire les sous-couches des enduits en décembre. Nous les avons décalés car l’entreprise n’était pas disponible sur cette période. En tous cas nous n’avons eu aucun souci de prise ou de séchage malgré la période peu clémente à laquelle nous avons fait le béton de chanvre.
Et après l’isolation de la toiture de l’extension, nous avons mis en place tout le drainage périphérique, isolé la toiture existante du bâti principal et posé la couverture de tuiles plates sur la toiture de l’extension. Donc nous étions bien occupés pendant le séchage du béton de chanvre !