LA CHAUX AÉRIENNE, UN ETAT DES LIEUX
La chaux aérienne, le matériau des origines
La
De l’antiquité jusqu’aux siècles derniers, les constructions sont réalisées à la
La
Son mode de fabrication n’a que peu évolué depuis ses origines jusqu’au 19è siècle. Bien que recourant longtemps à un mode de production artisanal, le savoir faire des hommes de l’art a permis de définir des modes opératoires propres à générer des matériaux de qualité.
Le principe de fabrication est toujours le même : cuisson dans un four dont les formes ne cesseront d’évoluer pour une meilleure maîtrise des températures, celles-ci étant de l’ordre de 750° C, sur plusieurs jours avec le bois comme combustible.. Cependant, du fait de la technologie simple de ces fours, les résultats des cuissons sont sujets à variations.
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La décantation, incontournable processus d’élaboration de la chaux aérienne
Pour compenser cet état de fait qui influe sur la qualité du produit final, il a toujours été procédé à l’extinction de cette
Sous l’action de l’eau, la
La chaux aérienne et ses compléments
Un tel mode opératoire est possible du fait de la nature de la
Par ailleurs, les contraintes de chantiers, de terrains ont amenés nos prédécesseurs à solutionner des problématiques de préparation et de fonctionnalités de mortiers en procédant par rajout de matériaux complémentaires pour obtenir des performances adaptées et viables. Ainsi l’emploi de pouzzolane ou de brique pilée, combinées à la
Bien sûr, ce type de fabrication requiert une planification du travail qui s’avère contraignante, tant pour la prévision des volumes de
Une évolution pour de nouvelles exigences
Usine de fabrication de
Usine de Dugny France - 20è s. – Groupe Lhoist.
Le passage de l’ère manufacturière à l’ère industrielle va induire de nouvelles conditions économiques qui demanderont un changement des modes opératoires dans le domaine de la construction. Le développement des bâtiments industriels, d’habitations, d’ouvrages d’art, avec un rythme d’édification supérieur et une évolution morphologique exige davantage des matériaux de construction.
Les bâtisseurs demandent des temps chantiers plus courts, édifient des structures aux performances accrues et souhaitent par ailleurs une mise en œuvre où le savoir-faire serait plus accessible.
Ces nouvelles contraintes ne trouveront un début de réponse qu’à partir de la moitié du 18ème, quand John Sweaton mettra en évidence le rôle fondamental de l’argile en complément à la
C’est Louis Vicat qui à partir de 1812 confirmera cette voie et donnera corps à la théorie de l’hydraulicité des liants et donc naissance à la famille des
Évolution des modes de fabrication
En attendant, la fabrication des liants va suivre une lente évolution et fournir au marché de la construction une variété de produits de recette, fruit de ces avancées. Les techniques de cuisson évoluent aussi grâce à l’utilisation du cocke qui autorise des températures supérieures (1000 à 1200 °C), et génère des produits dont la prise hydraulique est plus rapide.
Le savoir-faire des professionnels permet l’émergence de nouveaux produits
Sur le terrain, ces nouvelles possibilités permettent aux ouvriers cimentiers, (le mot ciment dérivé du latin signifie « lier ») dont la profession s’éteindra vers 1970, de formuler des mélanges spécifiques aux ouvrages à traiter : rejointoiement, chape, scellement de pierre…C’est le savoir-faire de ces hommes qui permettra par l’expérimentation de valider ces liants. Nombres d’exemples dominent encore nos rues : immeubles haussmanniens à Paris, immeubles à Marseille avec leurs « enduits marseillais » aux agrégats très spécifiques…
Le passage à l’ère industrielle, mise en avant de solutions hydrauliques
Toutefois, la mise au point sous forme de solutions industrielles ne se structure qu’au cours de la deuxième moitié du 19ème. Elle autorise, dès lors, l’évolution des modes de construction.
Ces matériaux permettent des prises beaucoup plus rapide avec des résistances en compression bien plus élevées que ne le permet la
Déqualification, le contrecoup de la seconde guerre mondiale
Malgré cela, c’est seulement à la première guerre mondiale que le monde du bâtiment changera du fait de la perte dramatique d’une main d’œuvre qualifiée. Phénomène accentué après la seconde guerre mondiale où le manque de logements après un conflit destructeur et la forte progression démographique nécessiteront des solutions techniques – qui laisseront de côté les savoirs faire transmis de génération en génération – pour bâtir dans des délais plus courts et avec des modes opératoires demandant moins de compétences à une main d’œuvre moins qualifiée.
Et ce jusque qu’à la fin des années 70, où la France se trouve momentanément suffisamment pourvue en logement.
Notre patrimoine architectural repositionné au cœur des enjeux économiques
À partir des années 80, l’orientation est prise de reconsidérer le devenir de notre patrimoine architectural comme un axe important de redéveloppement de notre activité économique, aussi bien en cœur de ville qu’en milieu rural.
Malheureusement, réintervenir sur le bâti ancien, comme cela a été fait par exemple dans des centres anciens, avec les matériaux hydrauliques d’utilisation courante à la fin du 20è s. génère très rapidement des pathologies qui posent problème et ne donnent pas satisfaction sur la durée. Il est facile de le constater.
L’hydraulique ne peut pas être la solution
Deux points importants sont à mettre en exergue. Notre patrimoine s’est constitué au fil du temps. Il présente des solutions constructives et des emplois de matériaux très divers. En conséquence, il s’avère simpliste de recourir à des solutions standardisées définies pour des modes de constructions propres aux matériaux modernes type bloc béton et béton.
Restaurer, réparer, réhabiliter…peu importe l’expression. Il ne s’agit pas de refaire un mur, son maçonnage, son
L’évolution technologique a permis la création de liants hydrauliques dont les performances ont été développées sur un nombre de critères restreints. Par exemple, les mortiers hydrauliques développent aujourd’hui de fortes résistances à la compression qui supplantent les résultats obtenus par des mortiers traditionnels. Mais justement, ce type de disparité créée des dysfonctionnements en mettant en présence sur un même bâti des solutions aux caractéristiques hétérogènes, voire incompatibles entre elles.
En restauration, ce critère de résistance à la compression n’est pas le plus important. Les dernières modélisations font apparaître que c’est le ratio traction/flexion qui devrait être pris en compte pour assurer les meilleurs résultats de fonctionnement des mortiers dans le bâti ancien.
La chaux aérienne comme vecteur de développement et de création de solutions innovantes
L’industrie de la
Car désormais, l’orientation du marché vers un bâti hygroperformant et thermoperformant offre à la