Isolation bio-sourcée extérieure en milieu scolaire

Cédric Vercoutter spécialiste isolation bio-sourcée extérieure

ITE béton de chanvre, par un spécialiste qui vient de réaliser un chantier de rénovation sur la commune du Passage d’Agen.

L’entreprise Bâtisseurs d’Arcamont comprend une trentaine de personnes. Sa date de création remonte à 2007. La structure est basée à Roquelaure dans le Gers.

  • Rencontre avec Cédric Vercoutter : créateur et dirigeant de l’entreprise Bâtisseurs d’Arcamont
  • Interview 15 2017 : BCB Tradical®
BCB : Quels sont les domaines d’intervention de votre entreprise ?

Cédric Vercoutter : Nous sommes pluridisciplinaires et traitons l’ensemble des domaines qui permettent de bâtir ou restaurer. Maçonnerie, Charpente, Taille de pierre, Enduit, Isolation. Et nous utilisons des matériaux locaux, classiques et également bio-sourcés pour répondre  aux préoccupations et projets de nos clients et être aussi force de proposition.

BCB : Donc l’appel d’offre concernant la rénovation d’un self pour un groupe scolaire du Passage d’Agen (dpt 47) entrait dans vos compétences ?

Cédric Vercoutter : Bien sûr. Les appels d’offres de ce type sont encore rares. Nous y avons répondu parce que nous avons les compétences en interne. Nous maîtrisons parfaitement la préparation d’un tel chantier et la mise en œuvre. On n’est absolument pas dans de l’ouvrage expérimental !

BCB : Décrivez-nous le phasage type d’un chantier ITE béton de chanvre

Cédric Vercoutter : en termes de préparation de l’ouvrage ITE biosourcée, on reste sur des opérations classiques :

  • Lavage haute pression du support pour une application sur une surface fiable
  • Mise en place de l’ossature secondaire, pose de cadres bois dans l’épaisseur requise, autour des ouvertures fenêtres et portes
  • Ces pré-cadres ont reçu en applique de nouvelles fenêtres doubles vitrages conformes à la RT, et de nouvelles portes.

Puis vient ensuite la mise en place du béton de chanvre.

BCB : Est-ce qu’il y a des points singuliers dans l’ouvrage ITE chanvre et chaux ?

Cédric Vercoutter : il y a une garde au sol de 15 à 20 cm à respecter. À cet endroit, nous avons mis en place une solution liège. Et comme pour tout ouvrage ITE, nous renforçons les angles des murs à l’aide d’une trame rigide noyée dans l’enduit de finition. Finalement, la procédure reste simple !

D’autant que pour cette ITE, nous avons bénéficié de la configuration du toit qui se termine par une casquette béton au débord prononcé. Ce qui nous a évité toute modification de cet élément et a compté dans la simplicité de la préparation. Les 20 cm d’épaisseur du béton de chanvre sont donc bien protégés dans la partie haute des murs de façades. 

BCB : Le service technique de Passage d’Agen met en avant la rapidité du chantier, qu’en est-il ?

Cédric Vercoutter : Il s’avère que nous sommes sur des temps de pose très restreint. Concrètement, 2 personnes suffisaient pour la réalisation de l’ITE. Elles ont géré d’une part le remplissage de la machine à projeter le béton de chanvre et d’autre part la projection proprement dite.

L’équipe dédiée à ce biomatériau maîtrise sa mise en œuvre depuis de nombreuses réalisations, ce qui permet une pose efficace. Jusque dans la mise en place de l’épaisseur requise et le réglage de la surface. Globalement, on est presque plus rapide qu’avec une solution ITE classique !

BCB : Qu’est-ce qui singularise cette isolation bio-sourcée extérieure des autres solutions en extérieur ?

Cédric Vercoutter : on met en place un matériau en une seule passe, à l’avancement. On n’a pas comme pour d’autres solutions à gérer des découpes, du vissage, du collage, du marouflage. Finalement la présence chantier est plus homogène et le séquençage des applications plus facile à gérer.

BCB : Comment avez-vous découvert le béton de chanvre ?

Cédric Vercoutter : Nous intervenons beaucoup en rénovation. Je souhaitais proposer un matériau respirant car c’est une caractéristique essentielle. En effet dans notre région, nous avons un patrimoine bâti avec la terre crue ou la pierre. Donc des parois qui exigent la conservation des échanges hygriques. Je voulais également un matériau qui apporte de l’inertie. Et le béton de chanvre sur ces point est très efficace, voir unique.

BCB : De manière générale, dans quels cas proposez-vous cette isolation bio-sourcée extérieure ?  

Cédric Vercoutter : Globalement, je suis enclin à mettre en avant des solutions bio-sourcée. J’utilise des produits laine de bois par exemple. Mais le choix pour un chantier se fait davantage par rapport à l’aspect technique que par l’aspect coût. Je vais proposer la voie sèche pour le plafond ou les rampants, alors que pour les murs, je ne vais pas hésiter à mettre en avant le béton de chanvre. Il apporte une grande inertie à l’ouvrage, et en été c’est un plus majeur. Même s’il se pose en voie humide, la nouvelle chaux Tradical® Thermo que j’utilise pour ces bétons de chanvre, apporte un gain temps de séchage important.

BCB : Comment voyez-vous l’avenir du béton de chanvre ?

Cédric Vercoutter : Les machines à projeter sont fiables et permettent d’être compétitif. Ajoutez à cela l’aspect pratique : en restauration votre ouvrage en béton de chanvre s’adapte parfaitement aux imperfections de planéité des murs traditionnels. Il est très facile ainsi de les redresser. Vous n’amenez pas de surcharge sur les structures anciennes, donc pour moi, le béton de chanvre est maintenant une solution technique fiable, sécurisée que j’utilise ou mets en avant de manière standard. On fait de la chape également. Et je propose facilement le béton de chanvre pour faire une extension, une rénovation.

Le béton de chanvre entre dans une période de maturité.