Pas à pas application

savoir-faire enduits et joints à la chaux

Joints et Enduits à la Chaux : Le Guide Pratique

Guide pratique pour l’application des ENDUITS ET JOINTS À LA CHAUX

Samuel Legablier est un artisan qui place la transmission des savoir-faire au cœur de son quotidien. Il est sur le terrain depuis 25 ans. Et son itinéraire l’a amené à rencontrer de nombreux auto-entrepreneurs pour lesquels il a conçu ce guide des enduits et joints à la chaux. Cet ouvrage donne une méthode de travail pour les chantiers. Si les dosages et les classifications sont disponibles dans bien des documents, il manque l’essentiel : la méthodologie pour réussir sa rénovation. Par où commencer, comment et pourquoi faire. Samuel Legablier a consacré 3 ans de son temps pour vous guider pas à pas.

 

Interview de Samuel Legablier, par BCB, en Juin 2021.

 

BCB : Pourquoi vous êtes-vous lancez dans l’aventure de la création d’un guide pratique sur les enduits et les joints à la chaux ?

Samuel Legablier : J’ai toujours aimé enseigner, je suis dans la transmission des savoirs. Et au fur et à mesure que je progressai dans mon activité d’artisan, j’ai constaté que beaucoup de gens voulaient mettre la main à la pâte, pour tout ou partie des travaux de rénovation à réaliser chez eux. Ces mêmes personnes me faisaient la réflexion de ne pas trouver de livre intéressant sur la chaux aérienne. Ce constat m’a surpris parce qu’il existe de nombreuses publications dans le domaine. Mais pas ou peu qui expliquent dans le détail la façon de faire, le geste, l’application sur le chantier.

Par ailleurs, j’ai l’habitude de conseiller mes clients sur leur chantier. Ce qui m’a permis au fil du temps de bien cerner les informations qui sont utiles pour réussir son ouvrage.

 

BCB : Est-ce que vous êtes un artisan formulateur ?

Samuel Legablier : Je ne fais pas d’assemblage pour réaliser un liant par exemple. J’utilise l’offre du marché dans ce domaine. Je détaille justement la bonne chaux à utiliser, les volumes par rapport aux sables et en fonction des types de supports et applications. J’en reste à cette approche précise pour éclairer l’auto-entrepreneur par rapport à l’offre multiple du marché de la chaux aérienne.

À contrario, pour le sable, je précise les enjeux de sa qualité dans un mortier. Il faut être vigilant sur ce qui le compose et ce à quoi il est destiné. Car la durabilité de l’ouvrage en dépend aussi.

 

BCB : Comment avez-vous structuré les sujets si nombreux dans le domaine des enduits et joints en rénovation ?

Samuel Legablier : un constat s’impose, je me suis rendu compte que les bases n’étaient pas maîtrisées. À savoir que faire une gâchée liant + sable + eau posait déjà problème. Ainsi j’ai listé les difficultés pour ensuite les répertorier. J’ai aussi noté la façon de m’organiser sur chantier pour chaque intervention, pendant 3 ans. Je prenais systématiquement des photos des différentes phases. J’ai également beaucoup questionné mes interlocuteurs auto-entrepreneurs.

 

BCB : Que ressort-il de toutes ces observations ?

Samuel Legablier : Un point est essentiel avant même d’aborder le sujet des compétences pour réaliser un ouvrage : il s’agit de l’organisation chantier. Sujet souvent non maîtrisé par l’auto-entrepreneur qui l’amène à traiter des applications sans tenir compte que d’autres phases auraient dues être traitées au préalable (pose de gaines électriques par exemple, donc saignées à reboucher, scellement des boîtiers électriques …).

Je développe aussi des chapitres concernant la lecture de l’existant, Quel est l’état des lieux, que nous indique-t-il, que dois-je envisager comme réparation préalable ? Comment gérer le sujet de l’humidité des parois ? L’analyse initiale est essentielle car elle conditionne une partie des interventions. Par exemple : il y a des des fissures sur ce mur, dans quelle mesure la paroi est impactée ? Et si besoin, comment dois-je la réparer ?

Tous ces points du début du chantier sont très importants à maîtriser. Ils conditionnent la tenue dans le temps de l’ouvrage et la réussite esthétique des enduits et joints envisagés. Cela nécessite de passer par des cases intermédiaires qu’on n’envisageait pas forcément du fait qu’en tant que béotien, on ne dispose pas de l’expérience requise, du coup d’œil qui permet de lister ce qu’il faut faire, et dans quel ordre.

Après seulement dans ce livre, j’aborde la confection des mortiers pour faire les enduits et les joints à la chaux aérienne.

 

BCB : Vous évoquez l’humidité dans le bâti, c’est un sujet complexe ?

Samuel Legablier : Le sujet est difficile car les origines sont multifactorielles. La présence d’humidité est rarement due à un seul phénomène. L’architecture et l’ingénierie peuvent être concernées. A l’échelle des maisons par exemple, si vous avez correctement rénové vos murs, le problème peut s’avérer provenir du drainage des abords. Si la technique employée est défaillante, l’eau sera ramenée au pied des parois et générera de gros désordres. D’où la création d’un chapitre spécifique à cet aspect du chantier (p54) qui est souvent occulté…

Avant le grand saut, c’est-à-dire me lancer dans l’impression de mon ouvrage, je l’ai testé auprès de plusieurs personnes pour disposer d’un retour critique. Ce qui m’a permis de peaufiner certains contenus, pour que la compréhension soit totale. C’est un bel exercice de communication qui m’a également apporté dans ma manière d’exprimer mes idées !

 

Le livre aborde l’ensemble des sujets en plaçant le pourquoi et le comment comme ligne directrice des explications. Quelles chaux pour quelle nature de support, quelle dureté ? Calculer le nombre de sacs de chaux aérienne pour son chantier. Préparer une gâchée en manuelle ou en bétonnière. Réussir le mélange dans sa bétonnière. Les gestes pour poser un mortier, en fonctions des outils à employer, et des applications, du gobetis à la finition. Par où commencer son mur ? Traiter les angles sortants / rentrants…

Ce sont tous ces aspects là et tant d’autres détails qui ne sont pas abordés dans la littérature du bâti, trop orientée réglementation, que Samuel Legablier aborde au travers d’explications associant schémas et photos didactiques.

Vous serez prêts pour vous lancer concrètement dans votre projet de rénovation.

 

A découvrir sur le site de Samuel : autour de la chaux

BCB Tradical, votre spécialiste de la chaux aérienne et de l’enduit à la chaux.

Vos contacts

Rénovation d'une longère en Dordogne avec le béton de chanvre

Un apiculteur fan de béton de chanvre

Le béton de chanvre s’adapte parfaitement à toutes les contraintes de la rénovation.

Un doublage en béton de chanvre, ce sont l’application et le matériau retenus par ce spécialiste de la nature pour son projet de nouvelle implantation en Dordogne. Son choix se concrétise par l’isolation intérieure d’une ferme du début XIXe, réalisée de main de maître avec un rendu parfait.

Interview de Olivier Waëltélé, maître d’ouvrage privé, par BCB, le 23 10 2020

 

UNE MAISON ET SES DÉPENDANCES A RÉNOVER POUR UN CHANGEMENT DE VIE

BCB :  Présentez-nous le lieu que vous avez entrepris de rénover

Olivier Waëltélé : L’ensemble était assez délabré du fait d’un lieu à l’abandon depuis une dizaine d’année. Il n’y avait pas eu d’aménagements particuliers, de rénovation, juste un point d’eau, pas de toilettes, de douche, de salle d’eau. Cette ferme était restée dans sa poussière.

Toutefois, le site présente un véritable intérêt parce qu’il comprend plusieurs ouvrages qui me permettent de m’établir ici, à la fois pour y vivre et y travailler. Je suis apiculteur, et je change de région pour m’établir en Dordogne, et là je dispose d’une partie habitation, d’une grange et d’un ancien séchoir à tabac (actuellement ouvert sur un côté) que nous allons transformer en miellerie Cette miellerie sera fermée au moyen de parois en panneaux de fibre de bois positionnées entre les poteaux qui supportent la toiture.

Etat des lieux de la ferme avant restauration_Dordogne

BCB : Quel était l’état des lieux ?

OW : Dans la maison principale, les murs étaient recouverts d’un vieux plâtre. La toiture était en bon état. On a vidé la maison de fond en comble, décroûté les murs, enlevé ce qui faisait office de plancher, dans le but de tout refaire jusqu’au 1er niveau.

 

RIEN DE MIEUX QU’UN ARCHITECTE POUR APPORTER UN REGARD EXTÉRIEUR RÉGÉNÉRATEUR

 

BCB : Vous avez missionné un architecte pour vous aider dans votre projet…

OW : Un architecte est intervenu pour nous proposer des solutions d’aménagement et pour coordonner les travaux du gros-œuvre. Dans la maison principale par exemple nous avons géré plusieurs modifications de l’existant et son aide a été précieuse sur 3 points importants :

  • Une grande cheminée scindait la pièce principale en deux. Nous l’avons supprimée afin de disposer d’un grand espace à vivre. Il a fallu donc intervenir jusque dans la toiture pour supprimer complètement le conduit et dégager ainsi l’espace de ce niveau.
  • Pour gagner encore des m², la cuisine a été repensée à l’extérieur du corps principale, en lieu et place de la dépendance jouxtante. L’accès se fait par l’ancienne porte menant au jardin. L’ensemble de ce nouvel espace est isolé en béton de chanvre.
  • Et pour finir, il a fallu araser un rocher affleurant dans le séjour, et qui était masqué initialement par un plancher de fortune.

Je n’aurais jamais pensé par exemple recréer une cuisine de toute pièce en réutilisant partiellement les murs de la structure extérieure, en profitant pour programmer ultérieurement la création d’un spa.

Le concours de notre architecte nous a permis de penser notre projet initial autrement. Il a grandement contribué à la réorganisation du niveau principal avec la création de petits escaliers pour aller à la cave ou accéder aux chambres à l’étage. au 1er niveau et avec la mise en place de cloison la partie chambre et salle d’eau.

L’entreprise est intervenue pour faire l’extension, donc la nouvelle cuisine et les dalles…

 

ORGANISATION CHANTIER BÉTON DE CHANVRE

 

BCB : Comment avez-vous fait le choix du béton de chanvre ?

OW : Tout simplement en surfant sur internet. Je cherchais des solutions d’isolations compatibles avec des murs traditionnels en pierre.

 

BCB : Comment avez-vous géré la réalisation du doublage isolant en béton de chanvre, puisque vous en êtes l’applicateur ?

OW : Je suis apiculteur donc en été ce n’est pas la peine d’y penser. Autre point, je suis en région parisienne donc loin du chantier avec cette maison qui se situe entre Sarlat et Souillac. Donc mon intervention s’est faite de Septembre 2019 à Février/Mars 2020.

Le fait que la maison n’était pourvue d’aucune commodité s’est révélé un point positif en m’évitant la suppression d’anciens réseaux d’eau ou d’électricité, me faisant gagner un temps précieux dans mon intervention.

Il a fallu simplement décroûter le vieux plâtre en place pour revenir au support pierres locales d’origine.

On peut résumer le planning de mes interventions successives comme suit :
  • SEPTEMBRE 2019, mise en place de l’électricité
  • Concernant l’électricité, j’ai tiré les câbles et fixé les prises. Et un des avantages du béton de chanvre est de pouvoir tout intégrer dans son épaisseur et préposer les prises directement sur l’ossature secondaire.
  • Puis j’ai fixé toutes les lambourdes sur les murs, timing : 1 semaine à 10 jours. En réglant la profondeur de vis pour les banches avec le laser. Cet outil est très précieux car il facilite énormément ce travail.
  • L’épaisseur fluctue sur ces murs anciens pour lesquels il faut rattraper quelques aplombs ou combler des retraits. On obtient à l’arrivée un ouvrage parfaitement droit à partir de murs très disparates.
  • OCTOBRE 2019 : on est venu une semaine pour faire la cuisine
  • NOVEMBRE 2019 : on a fait les toilettes et la chambre.

…Interruption cause covid19…

  • SEPTEMBRE OCTOBRE 2020 : à chaque fois une semaine, avec une remise en route assez simple du fait du réglage initial du système vis/lambourdes.

 

A l’arrivée les doublages en béton de chanvre sont parfaitement plans, présentant une belle matière chaux+chanvre. L’ouvrage livre une surface idéale pour recevoir la finition enduit traditionnel à la chaux, qui sera réalisée très prochainement par un professionnel en ce début d’année 2021.

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LES AMÉNAGEMENTS COMPLÉMENTAIRES

 

BCB : Pour quel type de chauffage avez-vous opté ?

OW : On met en place une chaudière à pellet pour chauffer la cuisine, le séjour (au moyen d’un plancher chauffant basse température) les chambres du rdc et de l’étage. J’ai vu que les 2 se mariaient particulièrement bien ensemble : plancher chauffant basse température et béton de chanvre. J’ai lu tout cela donc je suis maintenant impatient de le tester.

 

OW : toujours dans le chapitre finition, le sol rdc sera fini avec du travertin qui est une pierre texturée, en quelque sorte un marbre mat. Pas de bois pour éviter de mettre un isolant sur le système de plancher chauffant.

Séjour fini : Enduit de finition à la chaux Tradical® sur le Doublage Béton de chanvre Tradical®

 

FICHE CHANTIER DOUBLAGE BÉTON DE CHANVRE

  • Lieu : Dordogne (24 – FR)
  • Durée du chantier : 12 mois
  • Date livraison : 2020
  • MOA : Olivier Waëltélé – A suivre sur : https://images.beeflow.fr/
  • Maîtrise d’Œuvre :

 

Application biosourcée béton de chanvre

  • Béton de chanvre Tradical® en application DOUBLAGE ISOLANT : avec la chaux Tradical® Thermo + la chènevotte Chanvribat®
  • Surface doublée : 106 m²
    • Le couple chaux chanvre Tradical® Thermo + Chanvribat® est validé par Construire en chanvre et conforme aux exigences performancielles des Règles Professionnelles d’exécution des ouvrages en béton de chanvre
    • Tradical® Thermo est une chaux de classe FL A 3,5 selon la norme européenne des chaux de construction NF EN 459
    • Chanvribat® est un chanvre labellisé Granulat Chanvre Construction
    • Ce couple chaux chanvre bénéficie d’une résistance au feu EI 240, la meilleure possible et qui confère au Béton de Chanvre Tradical® un véritable rôle de sécurité incendie
  • Épaisseur de l’application : Sur 12 cm d’épaisseur

 

Crédit photo de l’ensemble des visuels de l’article

  • ©Olivier Waëltélé

 

Chauffage

  • Poêle à pellet pour chauffage plancher basse température

 

VOTRE CONTACT POUR ALLER PLUS LOIN

Service Client Sud-Ouest | Mail : weber-sc-sud-ouest@saint-gobain.com | Tél. 05 62 74 85 00

Restauration du Fort du Moulin sur l'Île de Port Cros

Le Fort du Moulin, restauration du patrimoine de Port-Cros

Restauration à la chaux du patrimoine historique de Port-Cros.

La restauration du patrimoine de Port-Cros continue avec la livraison du Fort du Moulin (Île de Port Cros dans le Var /83 – FR). L’entreprise Arléa Patrimoine est intervenue sur l’ensemble des 3 phases du chantier, depuis 2017. Avec dans un premier temps la restauration de la tour, dans un second temps les remparts de la forteresse, puis enfin l’intervention dans l’enceinte avec la restauration d’un bâtiment.

Le fort du Moulin est un des 4 forts de l’île destiné à l’origine à sécuriser la rade d’Hyères. Construit sous Richelieu, cet ouvrage classé Monument Historique présentait un état de dégradation très important nécessitant une restauration urgente et complète.

Interview de Christophe Valstar, dirigeant de Arléa Patrimoine, par BCB, en octobre 2020

 

RESTAURATION DE LA TOUR DOMINANT LA MER SUR 360°

 

BCB : L’embase de la tour a demandé un soin particulier pour restituer son intégrité.

Christophe Valstar (Arléa Patrimoine) : Il y a eu un déchaussement de la plaque rocheuse Tout le rempart étaient en désaplomb, en porte à faux sur 1 m. Une entreprise spécialisée a mis des pieux dans la roche, purgé la roche. Puis l’entreprise Garelli a fait une grosse pièce en béton sur ces tirants pris dans la roche

 

 

RÉPARATION DE LA L’ASSISE DE LA TOUR

 

BCB : Comment avez-vous habillé cette reprise de fondation en béton armé ?

CV : Nous avons reconstitué un parement avec maçonnage de pierre et enduit à la chaux pour recouvrir cette nouvelle assise. Dans un premier temps il a fallu refaire une assise plate dans la roche, que l’on a coupé sur 30 cm. Nous avons ainsi constitué une embase plane nous servant d’appui pour démarrer le maçonnage. Dans un deuxième temps, nous avons mis en place des gabarits métallique pour reconstituer le galbe de la forme générale du soubassement de la tour.

recréation de l'assise de la tour du Fort du Moulin - Port Cros

recréation de l’assise de la tour du Fort du Moulin – Port Cros

 

BCB : Vous avez-eu à traiter le point délicat de la jonction avec la partie supérieure

CV : Nous avons remaçonné jusqu’au-dessus de la nouvelle assise pour faire la jonction avec la partie supérieure de la paroi. On a placé des agrafes en inox à l’avancement du montage du parement afin de le solidariser mécaniquement avec le support. On a procédé de même mais longitudinalement avec des baguettes inox prises dans le parement. L’ensemble des renforts jouent du coup aussi le rôle de gabarit restituant la forme tronconique de l’assise de l’ouvrage. L’ensemble du parement pierre est recouvert par 5 à 6 cm d’un enduit traditionnel compte tenu des variations d’épaisseurs à rattraper pour se retrouver au nu de l’enduit existant.

 

BCB : Les pierres réutilisées sont celles du site ?

AP : Il n’y a que des pierres récupérées dans les massifs forestiers sur l’ile de Port Cros. Nous avons passé des journées entières de ramassage. Le tout charroyé au moyen d’une brouette à moteur, à chenille, qui permet de véhiculer 3 t de matériaux. Le terrain est difficilement praticable. Ce travail de collecte est conséquent parce qu’on est sur une ile. Le moindre matériau est déplacé 3 fois ! Cela nous impose une manutention énorme.

 

BCB : Vous avez fait une recherche de teinte pour retrouver la couleur en place 

AP : Nous avions l’avantage de connaître le site depuis quelques années, et donc de maîtriser l’aspect teintes. Ici c’est principalement de la terre de sienne.

Pour la composition, on ajoute du sable lavé pour que le mortier soit un peu plus aéré. Les sables sont trop fins au départ et on risque la fissuration quand on met de l’épaisseur comme dans notre cas. Et on met aussi du petit gravillon roulé que je trouve en carrière, ce qui nous permet de retrouver ce grain qu’on avait autrefois quand les artisans utilisaient du sable de plage. Cela donne de la texture et accroche la lumière. En tout cas, il faut être très vigilant sur la composition granulométrique quand on fait de l’épaisseur.

 

BCB : Pour la finition, c’est presque un enduit à pierre vue que vous avez fait !

CV : Il est affleurant et sa prise à la lumière est quasi identique à celle de l’enduit existant au-dessus. La chaux est préparée avec un mélange de chaux Tradical® Bâtir et de chaux aérienne Tradical® H 98, en proportion 50/50, alors que lorsqu’on maçonne, on utilise Tradical® Bâtir tel.

  • La surface enduite en soubassement représente 65 m².
  • Notre intervention portait également sur la tour au-dessus. En décroûtant l’ensemble du support, nous sommes tombés sur d’anciennes réparations, avec des pierres debout par exemple. Ponctuellement, nous avons remaillé des pierres dans le cas de gros dégâts. Cet ensemble représentait une surface de 250 m²

 

DE NOUVEAUX ENDUITS POUR LES REMPARTS

 

BCB : On voit sur la photo ci-dessous à gauche, l’état général de dégradation des enduits et même des murs, en général sur le fort. La maîtrise d’œuvre a opté pour quelle solution ?  

CV : On peut dire que le lieu était à l’abandon complet. D’où le niveau de détérioration. Au point que certaines parties ont dû être rechargées en pierres.

Notre regard habitué à voir la pierre, nous incite à restituer des ouvrages finis se rapprochant de cet état actuel, mais en “neuf”. Historiquement, tous ces bâtiments militaires étaient enduits. L’enduit était là pour protéger les murs. Donc nous avons réparé ces murs d’enceinte, côtés intérieurs comme extérieurs sur 1300 m², lors de la 2ème tranche des travaux.

En quantitatif, on a utilisé 60 big bags de sable et une vingtaine de palettes de Tradical® Bâtir et Tradical® H 98, avec une coloration du mortier à la terre de sienne.

 

BCB : les surfaces à enduire sont d’un seul tenant sans modénature pour limiter les surfaces. Comment avez-vous procédé pour éviter toute trace de reprise ?

AP : On procède différemment : on travaille à 2 compagnons par étage d’échafaudage, on avance en se passant la lance d’étage à étage. On progresse petit à petit de la gauche vers la droite, les raccords se font toujours à la verticale. Quand on fait ce type d’ouvrage, on met du monde.

Vue extérieure du rempart enduit avec les chaux Tradical®

Vue extérieure du rempart enduit avec les chaux Tradical®

 

L’ART DE LA LOGISTIQUE DANS LE CADRE DE LA RESTAURATION DU PATRIMOINE DE PORT-CROS

 

BCB : Le fait d’œuvrer sur un site insulaire apporte des contraintes logistiques ?

CV : Précédemment, j’évoquais l’utilisation de la pierre en local. Les autres matériaux, chaux et sable, proviennent du continent. On utilise un sable bien particulier car il permet déjà de s’approcher de la teinte finale que l’on veut obtenir. Il s’agit du sable de Vaugines, c’est une carrière proche d’Aix en Provence. Il est livré en 19 ou 24 t au port du Lavandou. De là, une compagnie avec laquelle on travaille depuis longtemps, prend nos big-bags, les amène sur l’ile. On décharge les big bag pour ensuite les acheminer avec notre petite brouette à moteur, à l’intérieur de l’enceinte du chantier. Donc effectivement c’est une contrainte à intégrer dans le phasage opérationnel.

 

PRÉPARER LES SUPPORTS, PUIS ENDUIRE À LA CHAUX

 

BCB : Il y a une métamorphose entre l’avant et l’après. Quelles opérations avez-vous mené avant de faire l’enduit traditionnel à la chaux en 3 couches ?

CV : Sur les moellons qui n’étaient plus protégés par un enduit, on a procédé à un lavage à grandes eaux, 2 à 3 fois, sans pression, pour enlever la poussière, les lichens, la terre…Entre chaque passage, on laisse complètement sécher. Cette seule phase nous a occupé une grande semaine.

 

Tous les enduits encore présents ont été décroûtés, soit une surface totale de 1300 m² à 5 compagnons. Avec évacuation de l’ensemble des gravats.

 

L’enduit traditionnel s’est fait dans les règles de l’art, avec des temps de séchage conséquents entre chaque couche : gobetis, puis 2 semaines de séchage, suivi du corps d’enduit avec 3 semaines de séchage, puis finition.

 

 

DE LA GESTION DES DÉCHETS LORS DE LA RESTAURATION DU PATRIMOINE DE PORT-CROS

 

BCB : Quelles sont les contraintes liées aux déchets ?

CV : Le problème des gravats est généré est dû au fait que nous intervenons au cœur d’un parc naturel, qui plus est, sur une île. Nous devons répondre à des restrictions particulières : c’est-à-dire qu’on ne peut pas réutiliser les gravats sur l’île. Écologiquement cela pourrait être vertueux, réutiliser des mortiers de chaux broyés à d’autres fin que celle d’un enduit. Mais en fait, lors du décroûtage par exemple, les morceaux tombant au sol sont pollués : en les ramassant on emporte également de la terre dans laquelle, à Port Cros, sont présentes des graines d’oxalis, qui est le petit trèfle au fleur jaune omniprésent sur l’île. Automatiquement, cela pollue les gravats qu’on ne peut pas remettre pour aménager les chemins par exemple parce qu’on va avoir cette fleur qui va proliférer.

Donc tous les gravats sont mis en bigbag, évacués par la mer, récupéré au port et amené en décharge. Une logistique obligatoire pour les matériaux remplacés.

 

 

 

RÉPARATION ET REMPLACEMENT DE PIERRES DE TAILLE

 

BCB : Dans la phase 2 de la restauration du fort, vous êtes intervenus également dans le registre de la taille de pierre pour des éléments spécifiques

CV : Certaine pierres de taille étaient très dégradées. Et il a fallu les remplacer, pour recomposer les modénatures partiellement ou complètement.

 

1.     Réparation d’une chaîne d’angle

Par exemple, certaines pierres de cette chaîne d’angle étaient tellement érodées qu’elles étaient quasiment parties en sable. Et donc là il y a eu une recherche de grain de pierre pour essayer de retrouver la même teinte, la même texture. Puis repositionnement pour une intégration à l’existant.

2.     Montage à sec d’un encadrement en pierre puis mise en place

Nous avons reproduit les encadrements d’une ouverture. On en voit ci-dessous la préparation du montage avec la mise en place à sec des différents blocs prêts pour la pose. Puis suit le maçonnage dans le muret. On voit des armatures en fibres de verre, blanches, ce sont des tiges de fil de verres, qu’on met sur les ouvrages quand on a besoin de résistance. Parce qu’ensuite sur ce mur un garde-corps sera mis en place, et on sait que tous ces murs maçonnés en pierre ont des problèmes de tenu au cisaillement. Donc on avait besoin de gagner en résistance mécanique sur ce point. Le phasage complet consistant à démonter le mur, le remonter avec une rehausse, renfort fibre de verre, une première passe d’enduit à la chaux et puis une 2ème passe d’enduit gratté pour la finition.

Le muret est remaçonné à la chaux, et l'encadrement finalisé.

Le muret est remaçonné à la chaux, et l’encadrement finalisé.

 

PRÉSERVER LA MISE HORS D’EAU DES SOLS

 

CV : La mise hors d’eau est un aspect essentiel de la durabilité des ouvrages quels qu’ils soient.

Pour les remparts du Fort du Moulin, on a ajouté des barbacanes parce que les niveaux de terres ont changé, depuis l’origine, soit des centaines d’années. Les eaux pluviales s’évacuaient difficilement à l’intérieur du fort, ce qui abimait beaucoup les murs, donc on a reproduit les barbacanes d’origine, c’est de la taille de pierre relativement précise. Il a fallu percer le rempart, et les positionner sur des points correspondant au niveau actuel des sols. On laisse les barbacane qui ne sont plus opérationnelles mais on en recréer d’autre pour assurer la fonction de mise hors d’eau des sols.

 

En réparation connexe, on a changé également des bourrelets, qui sont souvent présent sur ces constructions Vauban. Ils sont en pierre plus tendre, comme pour les encadrements. C’est de la pierre de Pondre. Nous avons changé certains éléments de modénatures en boudin, parce qu’ils étaient complètement érodés.

 

L’enduit du rempart est également refait à façon comme évoqué en d’autres points. Il faut faire attention au choix des matières premières et avec les connaissances adéquates on fait de belles choses.

 

“Il faut faire attention au choix des matières premières,
et avec les connaissances adéquates on fait de belles choses.”

Contrôle du bon fonctionnement de la nouvelle barbacane

Contrôle du bon fonctionnement de la nouvelle barbacane

 

POUR LA 3è TRANCHE DES TRAVAUX DE RESTAURATION DU PATRIMOINE DE PORT-CROS : APRES LES REMPARTS ET LES ZONES DE CHEMINEMENTS, RESTAURATION D’UN BÂTIMENT.

 

BCB : Pour le corps de bâtiment présent dans l’enceinte, vous avez été confronté au même niveau de détérioration que pour les remparts. Est-ce que les solutions techniques restent les mêmes ?

CV : Pour ce bâtiment à l’intérieur du fort. Nous sommes toujours en présence de maçonneries anciennes. Certaines parties étaient effondrées, d’autres étaient murées. Le projet nous demandait de reconstituer les ouvertures selon leur configuration initiale.

La toiture a été intégralement refaite. On la voit terminée, cheminée face à la mer. Nous avons pérennisé l’ouvrage avec des techniques modernes, mais pour préserver l’aspect ancien, la couverture est constituée de tuiles de récupération. Les souches de cheminées sont des répliques des souches existantes sur place.

Restauration à la chaux d'un bâtiment au cœur de l'enceinte du Fort du Moulin

Restauration à la chaux d’un bâtiment au cœur de l’enceinte du Fort du Moulin

Restauration des toitures du Fort du Moulin - Port Cros

Restauration des toitures du Fort du Moulin – Port Cros

 

BCB : vous avez abordé comme pour la restauration sur l’île de Ste Marguerite (06) l’utilisation du Chanvre et chaux en intérieur

CV : L’intérieur de ce bâtiment reçoit un enduit hygrothermique chanvre et chaux sur environ 300 m². L’épaisseur moyenne est de 5 à 6 cm. On reste dans une logique d’enduisage sur moellons, avec l’apport d’une correction thermique, parfaitement compatible, avec une durée de vie conséquente. De plus, c’est la solution parfaite pour compenser le fruit des murs et gommer l’irrégularité du support.

L’enduit hygrothermique chanvre reste en l’état, sans être recouvert.

 

ET LES QUALITÉS DE L’ENTREPRISE ARLÉA PATRIMOINE POUR RÉUSSIR UN TEL PROJET ?

 

BCB : D’une manière générale, comment organisez-vous votre présence pour ce type de restauration sur une île ?

CV : On part le lundi matin très tôt et on rentre le vendredi. Cela nécessite des équipes soudées pour fonctionner en harmonie. En hiver le site est désert, il peut y avoir des tempêtes, et quelquefois, on est plus nombreux que les habitants. Les conditions de travail peuvent être rude hors saison.

 

BCB : Quelles sont les qualifications de l’entreprise Arléa Patrimoine ?

CV : Pour faire des chantiers Monuments Historiques, Il faut avoir à son actif trois références de travaux similaires, 3 attestations de bonne fin de travaux. Ça vaut n’importe quelle qualification. Donc nous œuvrons dans ce cadre avec des attestations signées par des architectes du patrimoine. Il faut des références. Notre credo est de rester une entreprise de petite taille, faire des chantiers qui nous plaisent et livrer des interventions de qualités.

 

“Notre crédo est de rester une entreprise de petite taille, faire des chantiers qui nous plaisent et livrer des interventions de qualités”.

 

 

 

 

FICHE CHANTIER FORT DU MOULIN | RESTAURATION DU PATRIMOINE DE PORT-CROS

 

Les acteurs de la restauration du patrimoine de Port-Cros 

 

  • Maîtrise d’ouvrage : Parc National de Port Cros
  • Maîtrise d’œuvre : DRAC et architecte du Patrimoine
  • Entreprise : Arléa Patrimoine, société coopérative et participative – 4987 Chemin de Sainte Colombe – 06140 VENCE | http://www.arlea-patrimoine.com/

 

Applications chaux pour la restauration du patrimoine de Port-Cros 

  • Maçonnage : Tradical® Bâtir + sable
  • Enduisage : ½ Tradical® Bâtir + ½ Tradical® H98
    • Tradical® Bâtir (chaux de classe FL A 3.5) et Tradical® H 98 (chaux aérienne de classe CL 90 S) sont des chaux conforment à la norme européenne des chaux de construction NF EN 459.

 

Application enduit hygrothermique pour la restauration du patrimoine de Port-Cros 

  • Isolation : Tradical® Bâtir + Chanvribat®
    • 22 m3 mis en œuvre par projection mécanique
    • Le couple chaux chanvre Tradical® Bâtir + Chanvribat® est validé par Construire en chanvre et conforme aux exigences performantielles des Règles Professionnelles d’exécution des ouvrages en béton de chanvre
    • Tradical® Bâtir est une chaux de classe FL A 3.5 selon la norme européenne des chaux de construction NF EN 459
    • Chanvribat® est un chanvre labellisé Granulat Chanvre Construction
    • Ce couple chaux chanvre bénéficie d’une réaction au feu A2, s1-d0

 

Crédit photos : Arléa Patrimoine

 

Votre contact pour aller plus loin :

Service Client Sud-Est | Mail : weber-sc-sud-est@saint-gobain.com | Tél. 04 90 39 37 00

Four à pain entreprise Roste avec les chaux et bétons de chanvre Tradical

Du four à chaux au four à pain

On a l’habitude d’adjoindre à “chaux aérienne” l’application “badigeon”. Dans cette réalisation, l’entreprise Roste démontre avec vista que ce matériau est adapté à bien des ouvrages. Et particulièrement dans le cadre de haute température. Donc hourder des briques pour constituer la chapelle d’un four à pain était tout simplement logique.

Suivre le pas à pas chantier pour ce qui devient une véritable pièce supplémentaire, mais tournée vers l’extérieur.

 

 Interview de Romain et Bruno Roste, entreprise Roste,  par BCB, le 10 04 2020

 

BCB : Vous nous emmenez sur ce projet là encore sur une de vos spécialités, la fabrication d’un four à pain.

R&BR : Le projet consiste en la création complète dans le porche, d’une cuisine d’été. La demande initiale incluant un barbecue seul, a évolué avec l’ajout d’un four à pain sur notre proposition, validée. Les 2 éléments se complétant parfaitement dans leur fonctionnement.

L’ouvrage qui accueille le projet est constitué de 2 murs en L, couverts par une charpente et toiture traditionnelles. Pour le projet complet, la structure accueillant le four et le barbecue et pour le plan de travail attenant, nous avons commandé 3000 briques artisanales soit 8 palettes, en plusieurs formats 6 x 11 x 22 cm / 4,5 x 11 x 22 cm et 3,5 x 11 x 22 cm. Par contre, la voûte du four est constituée de briques réfractaires industrielles qui renvoient davantage la chaleur que les briques traditionnelles.

 

Les différentes phases de la construction du four à pain

 

1- Création du soubassement et des poteaux

soubassement et poteaux - Four Roste

soubassement et poteaux – Four Roste

 

2-Création d’une nouvelle dalle béton qui est à 90 cm du sol, destiné à recevoir le four

Nouvelle dalle béton pour recevoir le four Roste

Nouvelle dalle béton pour recevoir le four Roste

 

3-Pose du 1er rang de briques 20 x 20 cm pour constituer la sole.

Elles sont juste posées à sec sur de la brique pilée pour se dilater à la cuisson sans générer de contrainte mécanique.

Pose du 1er rang de brique - Four Roste

Pose du 1er rang de briques – Four Roste

 

4-Le volume du four est généré par une forme en demi-poire

Elle s’inscrit dans une longueur de 1.6 m, sur une largeur de 1.2 m pour une hauteur de 48 cm.

 

5-En suivant la forme du socle, création d’un gabarit en sable

Ceci avec une finition plâtrée de 2 à 3 mm pour servir de support de forme aux briques qui vont constituer la chapelle.

 

6-Mise en place de  la 1ère voûte de la chapelle 

Les briques réfractaires s’appuient sur le gabarit et sont maçonnées avec la chaux aérienne Tradical® H 98 + sable fin + chamotte, avec un joint très fin. On démarre en posant les briques par la base, et on finit par la clé de voûte. Création d’un épis qui facilite la pose à la jonction des surfaces. Les briques sont bord à bord. Cette 1ère couche est d’une épaisseur de 22 cm

1ère voûte en briques réfractaires maçonnées avec Tradical H 98 + sable

 

7-Mise en place de la 2ème couche de briques de terre cuite traditionnelles de 22 cm. Le but est d’ajouter de l’inertie. L’épaisseur totale est de 45 cm..

2ème couche de briques traditionnelles maçonnées avec Tradical® PF 80 + sable

2ème couche de briques traditionnelles maçonnées avec Tradical® H 98 + sable

 

8-Après la fonction inertie, on constitue la fonction isolation du four avec la réalisation d’une forme de 20 cm d’épaisseur en Béton de Chanvre Tradical® appliquée sur la 2ème couche de brique de terre cuite. L’ensemble (les 2 épaisseurs de briques + le béton de chanvre) fait une épaisseur globale de 74 cm.

L’inertie du four combinée à ce système d’isolation retarde le refroidissement qui se fait sur 90 h. À partir du moment où on atteint la température adaptée, on retire les braises, et on fait cuire le pain. On dispose ainsi de 3 à 4 jours de cuisson sans avoir à alimenter le four.

 

9-En partie haute et face avant, création de l’enveloppe du four puis de l’avaloir en avant de 30 cm qui capte les fumées du four pour les diriger vers la hotte et le conduit de cheminée.

vue de l'enveloppe du four et de l'avaloir

vue de l’enveloppe du four et de l’avaloir

 

10-Mise en place d’un thermomètre sur la paroi pour indiquer la température du four. On monte en température, on enlève les braises. On ferme les portes pour que la chaleur s’uniformise. Les braises peuvent être réutilisée pour la barbecue d’à côté.

 

11-Pour compléter l’ouvrage nous avons conçu un plan de travail accolé au mur en retour. Les jambages sont en briques et pierres, et supportent une dalle en béton blanc. Dessus est intégrée une plaque de marbre pour accueillir le fruit de la cuisson. L’évier est en pierre de récupération.

Vue globale du four à pain, du barbecue et du plan de travail – Réalisation entreprise Roste


FICHE CHANTIER

  • Lieu : COURTENOT (10260-FR)
  • Entreprise Roste : 31 Rue des Deux Châteaux, 10270 Fresnoy-le-Château, France | Site internet : https://www.bruno-roste.com/
  • Tuilerie ROYER Soulaine Dhuys  : 8 Route de Joinville, 10200 Soulaines-Dhuys, France | Site internet :  https://www.latuilerieroyer.fr/
  • Applications :
    • Les briques de la chapelle sont hourdées avec la chaux aérienne Tradical® H 98
    • Le reste de l’ouvrage dont l’avaloir et les conduits de cheminées, est maçonné avec la chaux Tradical® Bâtir + sable


Crédit photo
: ©entreprise Roste


Découvrir les 4 autres interviews de l’entreprise Roste


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isolation chaux chanvre préfabrication toiture

Nouvelle application préfabrication béton de chanvre : la toiture

Nous vous avions déjà présenté les réalisations de l’entreprise BURG dans le domaine du béton de chanvre. Toute l’expérience acquise lui a permis de se lancer dans une nouvelle application qui permet tout en conservant les qualités et caractéristiques du matériau, d’accéder à des rendements chantiers supérieurs : la PRÉFABRICATION béton de chanvre en toiture.

Dominique Burg, entreprise SEE BURG : Intervention lors de la 9è Rencontre Régionale Tradical® qui se tenait à Bordeaux le 19 Juin 2019

 

BCB : Pouvez-vous nous décrire votre structure ?

Dominique Burg : SEE Burg est une entreprise rurale au sein de laquelle nous avons développé de nombreuses compétences. De jeunes professionnels nous ont rejoint, ils sont bien formés, ils connaissent  les matériaux, le bâtiment, pour un effectif de  10 à 15 personnes. Avec 10 salariés en permanence sur le terrain, avec une activité intégrant le terrassement, la maçonnerie traditionnelle, la rénovation et les enduits. Notre capacité d’investissement, est réelle, notre entreprise existe depuis 30 ans et dispose de matériels qui fonctionnent quotidiennement : dont une centrale à béton mobile achetée il y a 20 ans pour faire du béton traditionnelle et maintenant utilisée à d’autre fin…

 

BCB : Qu’est-ce qui vous a amené au béton de chanvre tel que vous le pratiquez aujourd’hui ?

DB : Un chantier notamment. Il combinait la création d’un pigeonnier accolé à une ancienne grange à rénover. C’était il y a 5 ans, j’ai travaillé avec le cabinet d’architecte spécialisé dans l’éco-rénovation, avec ici la préoccupation de restaurer ce lieu dans le respect de tous les matériaux préexistants.

On avait trouvé la solution béton de chanvre, du liège, …pour la partie à rénover. Tout était extrêmement bien calculé et conçu, et quand on a construit le pigeonnier, on a eu beaucoup de mal à trouver une structure maçonnée qui soit cohérente avec ce qu’on faisait à côté.

Donc cela s’est finit avec des murs en brique, enduits à la chaux, du liège pour l’intérieur et avec une maçonnerie de pierre.

Cela convenait au client et à l’architecte. Ce qui ne me convenait pas trop. Car à côté on faisait toute l’isolation de la partie grange en chaux chanvre projeté machine et on avait des résultats extraordinaires dans le confort de l’habitat pour cette partie.

Cet aspect hétérogénéité des matériaux et solutions a été un des déclencheur de l’évolution vers plus de béton de chanvre. On en faisait déjà en projection, en enduit, mais ça c’est un des chantiers qui a fait vraiment comprendre à l’entreprise qu’il fallait également pouvoir construire en mettant le béton de chanvre dès le départ en structure.

 

BCB : D’où maintenant cette première pour la réalisation de cette toiture avec un système de préfabrication ?

DB : Oui, et il faut dire que c’est un ouvrage collectif. Une entreprise du bâtiment comme la nôtre ne peut pas être spécialisée sur tous les domaines. Donc qu’il s’agisse du BE, de l’architecte, du charpentier et du maçon, chacun est dans son rôle avec ses compétences. Et le domaine du béton de chanvre est en soi un métier complet. De fait, nous avons piloté le fonctionnement global pour tout ce qui était en lien avec le béton de chanvre.

Ici le charpentier nous a fait les calculs et la modélisation de la toiture par DAO. C’est lui qui en a la responsabilité et qui à ce titre a dessiné les panneaux, choisi les essences. Je lui ai précisé bien sûr ce qu’il me fallait pour faire le remplissage en béton de chanvre.

 

BCB : Pourquoi cet aspect « pilotage ?

DB : Un ouvrage en béton de chanvre demande une organisation rigoureuse des différents corps de métiers. Il faut préciser à l’électricien le type de pose des boîtiers, anticiper la mise en place des fluides…dans le but d’éviter toute phase ultérieure de reprise de l’ouvrage. Notre rôle consiste à (ré)apprendre à tous les corps d’état à travailler avec nous, par rapport à l’ouvrage béton de chanvre.

 

BCB : Quelles sont les phases de fabrication de panneaux préfabriqués avec remplissage en béton de chanvre

DB : La fabrication se déroule en atelier. Dans un premier temps, on a fabriqué les panneaux  dont nous avions précisés les gabarits au charpentier. Chevêtres de fenêtres de toit et de cheminées sont intégrées aux modules. Le préalable des formats est important, il nous assure une adéquation avec nos moyens de manutentions en atelier d’une part, et dans la phase acheminement sur site, des cotes compatibles avec le gabarit routier d’autre part.

La centrale à béton y a ensuite été installée pour supprimer toute perte de temps dans l’acheminement du mélange. L’accent a été porté également sur l’optimisation de la préparation du mélange et donc de l’approvisionnement des matières premières. Pour ce faire nous avons demandé aux industriels de la chaux et du chanvre de modifier les conditionnements. Nous avons pu disposer de chaux en bigbag et de chanvre en vrac en camion de 100 m3. Donc gain de temps pour la main d’œuvre et la gestion de déchets.

 

BCB : Vous semblez accorder un rôle essentiel à la centrale à béton mobile ?

DB : C’est un atout important dans notre démarche. Elle nous fait bénéficier d’un rendement de 30 m3 à l’heure, qui est bien supérieur à ce dont on dispose en projection mécanique. Elle nous assure également une qualité constante du béton de chanvre. Le temps de production du béton de chanvre est ainsi très réduit. Ici, ce sont les phases de déversement du produit, de réglage et de talochage qui demandent une attention de mise en œuvre. Le coulage des panneaux, composant une surface globale de 84 m², nous a pris une journée. L’ensemble génère un coût tout à fait intéressant. Et pas de perte de matière. 100% du mélange chaux chanvre est utilisé.

 

BCB : Quels avantages apporte la préfabrication toiture ?

DB : Par rapport à la météo : en extérieur, dans la période du chantier, on était entre 40 et 50°c, sur le toit, au soleil. La préfabrication béton de chanvre nous fait intervenir pour une bonne partie en atelier, à l’abri, et aucun risque lié au travail en hauteur. Nos salariés s’en portent beaucoup mieux. On limite grandement les risques chantiers puisqu’on œuvre au niveau du sol pour le remplissage des panneaux. Donc globalement, on se trouve dans les meilleurs conditions parce qu’on n’est pas lié au risque météo. Il y a un gain aussi au niveau qualité parce qu’on peut ajuster à tout moment les réglages produits. En étant dans de bonnes conditions, le résultat est meilleur.

 

BCB : Est-ce que transporter des grands formats pose problème ?

DB : Le gabarit des panneaux a été pensé dès le départ pour être adapté à nos moyens de transports et aux conditions de circulation standard. La logistique s’est faite en 2 livraisons avec des camions de 10 et 7 t, les 2 peu chargés. Les conducteurs étaient les poseurs. Le levage a été réalisé par grutage, les panneaux pesant  800 kg maxi. En tout, nous avons mis 1,5 journées pour mettre en place la toiture.

Si on avait alimenté le chantier en apportant les sacs de chaux et de chanvre, les machines de projection, en comptant les ouvriers qui se déplacent, le rapatriement du matériel et des matériaux, on aurait été dans une prestation toute autre !

Autre avantage de la préfabrication : intervenir en atelier permet un pré-séchage de l’ensemble. Et c’est essentiel. On transporte des panneaux plus légers. On évite ainsi la surcharge due à la présence de l’eau sur la structure porteuse (charpente et pré-murs).

 

BCB : Est-ce que poser une toiture préfabriquée en béton de chanvre implique la mise en place d’une charpente différente

DB : On a supprimé toutes les pannes, tous les arêtiers, donc la charpente est constituée de 2 fermes et d’un faîtage en lamellé-collé incorporé dans l’épaisseur des panneaux. Le système de jonction entre panneaux a été conçu par le charpentier. Ces mêmes panneaux reposant à leur extrémité sur les pré-murs du dernier niveau (section du bâtiment 11 x 5.5 m). On est dans une complète simplification de l’ouvrage lors de la conception.

On a même anticipé la mise en place d’une sous-face en volige qui tout en servant de fond de coffrage, est ajourée pour assurer un séchage continu du béton de chanvre. Quand on installe les panneaux préfabriqués, on pose à la suite les sous-tuiles. La sous-face ajourée préserve la qualité de séchage et sa rapidité. Donc on livre un ouvrage efficace à la réception du chantier.

 

BCB : Quid de l’esthétique de cette surface brut en sous-face ?

DB : Ce choix de faire une surface brut, outre sa fonction expliquée ci-avant tient aussi au fait que nous n’avons pas le souci de la détérioration lors de la livraison. De plus le maître d’ouvrage peut gérer la finition comme il le souhaite, y compris au niveau de l’électricité par exemple.

 

BCB : Qu’est-ce qui vous pousse à vous investir sur une telle démarche ?

DB : « On invente quasiment un métier, il faut disposer de solutions techniques, faire de la recherche, avoir de l’intuition.  Avec notre entreprise, on n’a pas de réponses à tout. On reste dans notre domaine, chacun son rôle. Mais ici on sait comment le matériau réagit et on maîtrise son comportement. C’est notre métier que de connaitre le comportement de la chaux et du chanvre, et de pouvoir le proposer à nos clients en alternative de construction ». 

Fiche chantier

  • Lieu : Tarn-et-Garonne
  • MOA : Privée
  • Entreprise : sarl SEE BURG – Saillagol – 82160 Saint Projet – burg-construction.com

 

Application

  • Toiture 4 pans réalisée en Béton de Chanvre application préfabrication toiture avec Tradical® Thermo pour 24 m3 de béton de chanvre
  • 14 panneaux de 1,5 x 3 m
  • Surface de la toiture : 80 m²

 

Pour aller plus loin

Pour tout contact

Frank de Barros, Conseiller technique Tradical®, tél 06 71 93 81 32, mail : frank.de.barros@lhoist.com

Sébastien Tinchant spécialiste béton de chanvre

ITINÉRAIRE vers le béton de chanvre et le biosourcé

Sébastien Tinchant développe son activité bâtiment en proposant les solutions bétons de chanvre. L’arme fatale c’est son show-room. Y venir, c’est comprendre le fonctionnement inégalable de ce matériau biosourcé.

Entreprise AC Deco
Interview 2/2 de Sébastien Tinchant le 25 10 2018 : BCB Tradical®

 

BCB : Pourquoi cette orientation vers le béton de chanvre ?

Sébastien Tinchant : c’est la partie perspirance du produit qui m’y a conduit.

« Je ne conçois pas de travailler dans le bâti ancien, ni même dans le neuf, sans laisser respirer les supports, les parois »

En réhabilitation, tout ce qui compose le bâti vit en interaction. Avec ce matériau cela ne peut qu’aller encore mieux. Dans ce domaine, je fais essentiellement du Doublage isolant en béton de chanvre avec une finition Enduit Chanvre.

Pour le neuf, j’ai pour objectif de créer un mur type en préfabrication avec le béton de chanvre.

 

BCB : Quels sont les aspects déclencheurs du choix du Béton de chanvre chez vos clients ?

ST : Je demande s’il y a volonté de transmettre le bien rénové ou construit. Dans l’affirmative je propose le béton de chanvre + finition enduit chanvre.

Un point commun à mes clients, ils accordent une importance au bien-être. Je leur fais systématiquement visiter mon show-room pour qu’ils se rendent compte de l’intérêt de ce matériau. Ils comprennent de suite. Les gens parlent, ça ne résonne pas. L’ambiance est très convaincante. Il n’y a pas de chauffage, on est à 19°C, dans le confort. On montre qu’il y a du résultat. Je peux ainsi passer directement du souhait au projet.

 

BCB : Avez-vous des retours au niveau de la performance thermique et du confort ?

ST : C’est une sensation de bien-être tous les jours. Que ce soit dans le neuf ou dans l’ancien, tous mes clients constatent que plus on avance dans le temps, plus le poste chauffage est dégressif. J’ai  réalisé 5 projets en Béton de Chanvre, avec étude thermique. Le constat est que le matériel de chauffage est sous-utilisé et donc s’abime. Le Bureau d’Études a bien défini une puissance de chauffage, mais en fait le ressenti est tel qu’à 18°C on est bien, alors qu’il faudrait  21/22 °C dans un intérieur disposant de solutions d’isolation classiques.

.

BCB : Comment se comporte ce marché du biosourcé ?

ST : De plus en plus de gens veulent du chaux chanvre. Certains sont prêts à faire des sacrifices, « Je veux que mon enveloppe soit comme cela »

Quand le budget est trop serré, je fais le Béton de chanvre. Puis je forme le MOA pour qu’il finisse son ouvrage tout en ayant une enveloppe très qualitative.

 

BCB : Cette spécialisation écomatériaux vous a-t-elle permis d’asseoir votre activité ?

ST : Mon entreprise est en fait une 2ème carrière pour moi. Auparavant j’étais militaire (20 ans), mais en fait je baigne dans le bâtiment depuis très longtemps avec un père plâtrier par exemple.

C’est un MO qui m’a fait connaitre le chanvre, ce qui m’a conduit à suivre une formation à Bordeaux. J’ai compris tout de suite l’intérêt du Béton de Chanvre, avec des finitions à la chaux.

 

« Les enduits à l’extérieur, ils sont beau et reste comme cela dans le temps »

 

Donc j’ai démarré tout seul ma nouvelle activité, puis après de belles rénovations, nous sommes une équipe de 3 personnes très motivées.

Quand je me suis lancé dans le chanvre, tout le monde avait sa recette, c’est pour cela que je me suis recentré sur du concret, avec des solutions validés, des produits certifiés.

 

« La matière parle, et c’est ça qui donne envie de faire et de continuer »

 

Contact entreprise

AC Déco : 16 rue du bosquet – 17250 Sainte Radegonde | https://www.acdeco17.fr/|

 

Articles complémentaires

L’enjeu de la compatibilité avec l’ancien : la parfaite adéquation du béton de chanvre | Interview 1/2 de Sébastien Tinchant AC DECO

 

Votre contact pour aller plus loin :

Charles Pascal, conseiller technique Tradical®, tél 06 25 13 64 79/ charles.pascal@lhoist.com

préfabrication béton de chanvre sur voile béton

Béton de Chanvre sur voile béton

Béton Chanvre Tradical® diversifie son horizon au travers de la préfabrication sur voile béton

L’utilisation de la chaux Tradical® Thermo fait évoluer conséquemment le potentiel du matériau Chaux-Chanvre et ouvre de nouvelles perspectives.

Testé par la société BétonTec, un acteur majeur (dans l’Est) de la Préfabrication et du BPE béton, Béton Chanvre Tradical® démontre ainsi sa parfaite adéquation au process de fabrication de ces domaines.

 

Pour une approche environnementale et innovante

L’initiative de BétonTec, sous l’impulsion de BCB, témoigne dans ce cadre, de l’intérêt grandissant des industriels de la préfabrication pour le béton de chanvre.

L’entreprise a souhaité confronter le Béton Chanvre Tradical® aux exigences et techniques de la préfabrication béton afin de l’introduire dans leurs process et méthodes.

BetonTec proposera ainsi des solutions nouvelles, adaptées aux concepteurs, en combinant  la performance de la préfabrication à celle de l’isolant béton de chanvre, pour simultanément construire et bénéficier d’une isolation naturelle répartie et bio-sourcée.

 

Les tests de validation

L’objectif consistait à vérifier la compatibilité du béton de chanvre avec le process de l’industriel :

  • Le brassage eau/chaux/chanvre dans le malaxeur : facile à gérer
  • L’homogénéité du mélange obtenu : elle est parfaite
  • L’étalement s’avère aisé
  • Et la solution économiquement viable

 

Un système pour la Préfabrication : Voile béton + doublage Béton de Chanvre Tradical®, en prêt à poser !

  • BetonTec a testé le comportement du béton de chanvre dans son (puissant) malaxeur dernière génération
  • Le format du panneau mur à réaliser était de 150 x 195 cm, et composé de 2 épaisseurs : l’une en béton (classe C35/45 XF4 S4) de 15 cm, l’autre en Béton Chanvre Tradical® de 20 cm.
  • Une ossature bois secondaire a été fixée sur le voile béton. Son rôle, une fois noyée dans le béton de chanvre, étant de rendre solidaire ces 2 matériaux.
  • Le béton de chanvre a ainsi été versé à l’horizontale sur le voile béton, puis tiré au râteau.
  • Le temps de coulage s’est révélé très rapide. Le voile est ainsi solidaire et peut arriver directement sur le chantier. 

Ossature bois secondaire sur voile béton pour recevoir le béton de chanvre Tradical®

Cohésion du système

Le mélange utilisé ici est bien sûr la chaux Tradical® Thermo pour ses performances mécaniques et sa rapidité de séchage + Chanvribat® (chènevotte labellisée Granulat chanvre bâtiment).

Sur les plans énergétique… et économique il est intéressant de relever que cette technique béton de chanvre ne nécessite ni étuvage ni vibration : deux phases en moins et des économies d’énergie.

Le mélange en malaxeur planétaire a nécessité très peu d’eau, soit 30 % de moins au m3, par rapport à une mise en œuvre en projection mécanique par exemple

Cette réduction d’eau permet également d’accélérer le processus de séchage.

Malaxeur planétaire dernière génération pour préparer le béton de chanvre Tradical®

 

Les atouts Préfabrication voile béton + Doublage Béton de chanvre Tradical®

  • Dimensionnements à la demande ;
  • Efficacité sur site de préfabrication avec des panneaux sec au toucher en 48 h
  • Efficacité thermique ;
  • Économie de temps ;
  • Économie de matières premières : eau
  • Qualité constante.

 

Présentation de BétonTec

Créée en 1966 et installée dans le Doubs, la société BétonTec a marqué par son dynamisme l’Est de la France et la Suisse Romande.

Dirigée par Monsieur J. Lasserre, cette société est à la fois préfabriquant béton (+ de 600 produits au catalogue) et producteur de béton pour le BPE. Elle dispose notamment d’un site de production de 70 000 m².

Spécialiste de produits tels que blocs, bordures, entrevous, d’éléments préfabriqués petite série, elle a développé une activité BPE en investissant dans une centrale dernière génération.

 

Fiche Produits

  • Béton de Chanvre Tradical®: chaux Tradical® Thermo + Chanvribat® (chènevotte labellisée Granulat Chanvre Bâtiment), en dosage application MUR ISOLANT

Pour aller plus loin : les autres solutions de préfabrication avec le Béton de Chanvre Tradical®

 

Pour toutes précisions

  • Contact Tradical®: Jean-Michel Sementery, Conseiller Technique, tél : 06 87 44 01 27

NOTA : extrait du dossier de presse établi par Sandrine Wiart, attachée de presse de BCB, le 26 09 2018, et dont l’intitulé est : LA PRÉFABRICATION AVEC BÉTON DE CHANVRE TRADICAL® SE DIVERSIFIE POUR RÉPONDRE AUX BESOINS DES ARCHITECTES : 3 NOUVEAUX SYSTÈMES ET DES EXEMPLES

Rejointoiement à la chaux aérienne

Redonner vie à un haut lieu de l’histoire du Châtillonais

Pour mener à bien ce projet de restauration, il a fallu tout l’engagement de Mr Jean-Charles Colombo, maire de Bure-Les-Templiers, sur une quinzaine d’années, pour faire revivre cet ouvrage qui a traversé 10 siècles de notre histoire.

Interview de JC Colombo, Maire de Bure-Les-Templiers, le 18 10 2018 : BCB Tradical®

BCB : Au préalable, pouvez-vous nous situer le contexte historique de votre commune ?

JC Colombo : Nous sommes dans le Chatillonnais, cette région est le berceau de l’ordre des Templiers. L’église de Bure-les-Templiers est le plus ancien témoignage de cet ordre, elle date du XIe s. Elle a été remaniée au XIVe et XVIe, quand les Hospitaliers ont succédé pour 5 siècles aux Templiers. La plus grande modification datant du XVIIIe. Un historique qui se décline sur place avec une succession de style roman et templier à l’origine, puis gothique et hospitalier par la suite.

 

BCB : un tel projet de restauration d’un Monument Historique, c’est un engagement d’une quinzaine d’années !

JCC : Le projet a démarré en 2004, avec notamment la recherche de financement, et la phase étude du projet menée par l’architecte du patrimoine Dominique Jouffroy. Celui-ci sera présent d’ailleurs du début jusqu’à la livraison de l’église complètement restaurée, soit 111 réunions. Le tout bien sûr avec la participation de l’architecte des bâtiments de France. Du fait de l’ampleur de la restauration, les travaux se sont échelonnés sur 3 tranches, avec un démarrage effectif du chantier en 2011.

 

BCB : Quels ont été les temps forts du projet de restauration de l’Église de Bure-Les-Templiers ?

JCC : L’ensemble des travaux s’est fait en 3 temps bien distincts :

  • Assainissement des soubassements pour une mise hors d’eau des murs.
  • Restauration de l’extérieur de l’édifice clocher, chœur, tourelle, abords : couverture / maçonnerie / enduit + badigeon
  • Restauration de l’intérieur de la nef principale et la collatérale, le chœur : enduit / sol / mobilier

Le tout réalisé essentiellement par une seule entreprise locale, spécialisée dans la restauration du patrimoine : l’entreprise Girardet 

Restauration à la chaux du clocher de l'église de Bure-les-Templiers

Restauration à la chaux du clocher de l’église de Bure-les-Templiers

BCB : La sauvegarde du patrimoine, c’est une aventure qui a un coût !

JCC : Pour résumer cet aspect, le budget avoisine le million d’euros (TTC). Somme qui ne pouvait être assumée par la seule commune de Bure-les-Templiers. Nous avons pu bénéficier de l’engagement de l’état au travers de la participation financière de la DRAC ; le Conseil départemental nous a également soutenu. Et un 3ème acteur important a apporté sa contribution : La Fondation du Patrimoine. Cet ensemble a financé la restauration à hauteur de 78 % du montant global. La différence étant à la charge des administrés.

Restauration à la chaux de la façade sud de la Nef de l'église de Bure-Les-Templiers

Restauration à la chaux de la façade sud de la Nef de l’église de Bure-Les-Templiers

BCB : Pourquoi un tel engagement ?

JCC : Il y a l’aspect patrimonial, d’une part. Nous sommes sur un site emblématique, marqué très fortement par les hommes sur près de 10 siècles. Et nous avions à cœur de le transmettre. Puis d’autre part se dessine l’avènement du Parc National des forêts de Champagne-Bourgogne (2018/2019). Celui-ci  va apporter un regard nouveau sur notre région. Et la restauration de notre église templière sera un atout considérable pour valoriser notre commune, et dynamiser son activité.

Restitution de l'église après rejointoiement et eau forte à la chaux aérienne

Restitution de l’église après rejointoiement et eau forte à la chaux aérienne

Fiche chantier

  • Localité : Bure-Les-Templiers (dpt 21-France)
  • Ouvrage restauré : Église Saint –Julien
  • MOA : commune de Bure-Les-Templiers
  • MOE : Dominique Jouffroy, architecte du patrimoine
  • Architecte des Bâtiments de France : Virginie Broutin
  • Maçonnerie/enduit/couverture : Entreprise Girardet

 

Pour aller plus loin

 

Pour toutes précisions

  • Contact Tradical®: Jean-Michel Sementery, Conseiller Technique, tél : 06 87 44 01 27
isoler ses combles

Isoler ses combles pour être au frais naturellement

La toiture est source de perte d’efficacité thermique en hiver et en été. Donc isoler ses combles est l’acte premier à réaliser en rénovation. Avec comme conséquence immédiate de réduire fortement le coût énergétique en supprimant le besoin de climatisation en été.

Nous avons échangé sur le sujet avec Dominique Burg, un spécialiste de la rénovation écomatériaux, établi aux portes du Quercy. Ce territoire préservé écologiquement l’a amené tout naturellement sur les solutions bétons de chanvre, pour être en phase avec l’engagement de ses clients.

Il construit également. La maison en cours est l’occasion pour lui de tester différents modes opératoires pour gagner en efficacité chantier avec ce type de matériau.

  • 1/2 Entreprise SEE Burg
  • Interview de Dominique Burg le 14 05 2018 : BCB Tradical®

 

BCB : Pourquoi vous accordez une telle importance à la qualité d’isolation des combles ?

Dominique Burg : Dans notre région, le facteur ensoleillement est important avec des températures moyennes en été autour de 30°C. Donc pour gagner en confort, je milite pour la mise en place d’une isolation efficace en cette période qui soit capable de neutraliser la surchauffe.

Bénéficier de combles aménagés confortables à vivre est un vrai plus pour un propriétaire. Et ma démarche consiste justement à proposer une solution sans impact environnemental, et sans coût énergétique.

Le béton de chanvre dans ces conditions est la réponse idéale pour isoler ses combles.

 

BCB : Vous aviez essayé d’autres solutions sur de précédents chantiers ?

DB : J’ai utilisé effectivement des isolants légers, ouate, laine…mais cela ne fonctionne pas en été. Si on ne dispose pas de climatisation, les combles aménagés ne sont pas utilisables. En sachant que la climatisation demande un entretien important. Et climatiser implique de la consommation énergétique.

On ne peut pas consommer plus d’énergie en été qu’en hiver. La question qui se pose est bien celle du comment refroidir. Les gens cherchent une qualité de vie dans le bâti.

Et le béton de chanvre est aussi efficace en été qu’en hiver

 

BCB : Comment organisez-vous la mise en œuvre ?

DB : Nous profitons de ce chantier pour tester des modes d’applications différents. Toujours dans l’objectif de l’efficacité chantier. Ainsi nous avons comparé les temps de mise en œuvre entre une solution projection machine du béton de chanvre et une préparation en centrale à béton mobile + mise en place avec un godet télescopique.

 

BCB : Quelles différences notoires ressortent de ces 2 process ?

DB : Pour la projection machine nous avons mis le matériel en hauteur afin de diminuer la longueur de tuyau et de le laisser le plus horizontal possible. Et ce, afin de disposer du meilleur rendement possible qui est de 3 m3/h.

Pour la centrale à béton mobile, on fonctionne complètement différemment puisqu’on prépare une grosse quantité de béton de chanvre, jusqu’à 40 m3 à l’heure. Le mélange chaux Tradical® + chanvre Chanvribat® + eau est très qualitatif. Le rendement réel étant cadencé ici par le rythme de mise en place du béton de chanvre en toiture

 

BCB : Comment traitez-vous l’aspect coffrage perdu ?

DB : Là aussi, j’en profite pour tester 2 solutions bien différentes. Dans un cas j’ai un coffrage perdu réalisé avec des panneaux type panneau hauteur d’étage. L’avantage est qu’on peut réaliser directement la finition sur ces supports. Dans le 2è cas, j’ai fait mettre en place des voliges en peuplier. Ce support est plus résistant, et présente également l’avantage de dissocier la finition du coffrage perdu et donc de la mise en œuvre du béton de chanvre

 

BCB : Vous vous êtes également programmé pour les autres composantes de la maison ?

DB : Nous allons comparer les 2 types de mises en œuvre également pour la réalisation des murs isolants sur 120 m² et des chapes isolantes en béton de chanvre Tradical®. Nous mettrons en place une finition extérieure enduit chaux + sable. En intérieur, nous allons panacher enduits chanvre hygrothermique et enduits terre + chaux. Le chauffage sera assuré par un poêle de masse.

Et la maison sera bientôt prête pour démontrer toute son efficacité aussi bien cet été que dans les saisons à suivre

 

Fiche Chantier 

  • MOA et MOE : Dominique Burg
  • Commune : Saillagol (dpt 82)
  • Surface : 160m2,
  • Altitude : 300 m
  • Zone climatique : H2c
  • Isolation : Béton Chanvre Tradical® application Toiture / Mur / Chape
    • Avec Tradical® Thermo + Chanvribat®
      • Couple de matériaux validé et conforme aux exigences performantielles demandées par les règles professionnelles
      • Classement au feu certifié
      • Lambda certifié de 0.056 W/m.k pour isoler ses combles et 0.076 W/m.k en mur

 

Pour aller plus loin avec l’entreprise SEE Burg

Pour toutes précisions

  • Entreprise SEE Burg – Saillagol (dpt 82) – www.burg-construction.com
  • Contact Tradical® : Frank de Barros, Conseiller Technique, tél : 06 71 93 81 32
Valoriser des solutions écologiques comme le béton de chanvre

Valoriser des solutions écologiques

Dominique Burg a positionné son entreprise sur le marché de l’écorénovation avec le béton de chanvre. Valoriser des solutions écologiques, ou comment répondre à un marché tourné résolument vers la préservation du patrimoine et de la qualité d’habiter dans un territoire préservé

  • 2/2 Entreprise SEE Burg
  • Interview de Dominique Burg le 14 05 2018 : BCB Tradical®

 

BCB : Comment avez-vous découvert le béton de chanvre ?

Dominique Burg : Nous sommes aux portes du parc des Causses du Quercy. Il n’y a pas de maisons construites à la chaine ici. Les gens cherchent les solutions qui conviennent par rapport au bâti ancien. Et c’est au travers d’actions menées par Maisons Paysannes de France que j’ai découvert le chanvre

 

BCB : C’était en quelle année ?

DB : En 2002. J’ai réalisé à cette époque mon 1er chantier en béton de chanvre banché. Puis j’ai fait d’autres chantiers auprès de clients fidèles et d’amis. J’exerce depuis 1990, en ayant pris la suite de l’activité de mon père. Donc cette antériorité sur le territoire m’a permis de tisser des liens de confiance auprès des Maîtres d’Ouvrages.

 

BCB : Quels sont les arguments pour faire valider des solutions bétons de chanvre ?

DB : Dans ma région, où la rénovation est le marché principal, un client sur deux est demandeur de ce type de solutions. Et qui dit rénovation, dit réaménagement des combles sur la plupart des chantiers. Le béton de chanvre est alors la solution idéale pour s’inscrire dans l’existant, avec un fonctionnement qui change du tout au tout la qualité de vie à l’intérieur du bâti : qualité sanitaire, habitat tempéré…

 

BCB : Est-ce que ces solutions d’écoconstruction ou écorénovation évoluent ?

DB : Les procédés et les matériaux s’améliorent. Donc nous avons conforté nos connaissances au travers d’une formation, à Mende, au sein de l’Ecole Nationale du Chanvre, en Janvier 2018. C’est dire notre engagement.

 

Pour aller plus loin avec l’entreprise SEE Burg

Pour toutes précisions

  • Entreprise SEE Burg – Saillagol (dpt 82) – www.burg-construction.com
  • Contact Tradical® : Frank de Barros, Conseiller Technique, tél : 06 71 93 81 32